Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 14:45

Chers lecteurs,

Nous venons de recevoir du groupe de réflexion UTOPIA 06, le texte ci-dessous.

Nous le proposons à votre lecture et à débat.

 

« Le TGV masquerait-il un projet « mondialiste » visant à précipiter la « métropolisation de nos territoires ?

Ce qui nous semble symptomatique dans cette affaire c’est que peu d’hommes politiques de droite ou de gauche n’aient réfléchi sur l’opportunité du TGV lui-même ou tout au moins à droite, aient soigneusement évités de dévoiler l’arrière plan du projet, à savoir :

La double menace :

-         de la mondialisation.

-         de la centralisation.

Le « pourquoi » a été effacé par le « comment ».

La question des tracés bien qu’importante a permis à chaque étape du débat de ne pas aborder la question du « pourquoi », pour seulement nous faire « discutailler » sur le « comment » et ce, à perte de vue (ce terme convient parfaitement puisque « la vue » sur l’essentiel est « perdue ».

 

1° Un projet structurel  de transport « Jacobin », qui renforce la centralisation du territoire.

Un projet du toujours plus vite qui ne dit pas son nom.

Ligne TGV sud est, est un projet de liaison de nature jacobine puisqu’une fois encore la question apparente se résume à savoir combien de temps il est possible de mettre d’une grande ville de PACA à la capitale Paris ou vice-versa.

Ensuite ce sont les grands pôles qui sont reliés entre eux à partir de la capitale et non pas les petites villes.

Il est admis en économie capitaliste que seules les immenses mégalopoles sont de nature à concentrer et donc à rentabiliser les capitaux.

Ces grands pôles urbains ont pour objectif de créer des compléments et des suppléments d’activité afin de rationnaliser les investissements et d’accélérer leur circulation, et donc leur reproduction.

Les grandes métropoles par définition attirent la grande finance et l’économie de luxe à côté de grandes zones de pauvreté, cela se vérifie en tous les continents.

Un projet qui sacrifie une fois de plus l’agriculture au profit de l’urbain.

Il apparait nettement que la recherche de la ligne la plus droite et de la vitesse maximum pousse à passer par des lieux qui ne sont pas construits.

Les territoires qui répondent le mieux à cette logique sont les territoires agricoles.

Cette démarche de la « ligne la plus droite possible » contredit complètement la recherche d’une agriculture extensive qui se doit de produire peu à l’hectare et donc a besoin de beaucoup d’espaces qui alternent les culture, les jachères, les prairies, les bois etc…

 

2° Un projet relevant du capitalisme dit « libéral » qui pousse à la concentration des capitaux dans de grandes métropoles.

L’on sait pertinemment que les aménageurs ont une vision d’ensemble rarement dévoilée, et qui s’appuient sur quatre visions structurantes :

- La mondialisation.

- La valorisation exponentielle des capitaux.

- L’urbanisation en termes d’immenses métropoles internationales.

- L’énergie dont la croissance est parallèle à celle du PIB mondial.

Une application française qui soutient la mondialisation des capitaux.

La réforme Balladur sur la disparition programmée des départements au profit d’immenses agglomérations,

Les projets d’urbanisation de grands territoires comme celui de l’OIN dans les A-M,

Les projets d’industrialisation verte et HQE pour réorienter les capitaux vers de nouveaux produits considérés comme rentables,

sont les applications françaises de la mondialisation industrielle et financière que connait notre monde devenu trop petit pour les visées du capitalisme libéral.

 

3° Poursuivre dans la voie de la mondialisation et de la centralisation c’est pousser la crise écologique, la crise économico-financière, et la crise sociale à leur terme.

Pour nous, ne pas se référer à ces thématiques, nous en débattrons, c’est poursuivre la crise globale à son terme désastreux.

 

 

Des Alternatives sont-elles possibles ?

 

Le TGV pourrait-il être un projet de relocalisation des fonds publics ?

Il n’a pas été permis de réfléchir en termes de liaisons entre les différentes Régions françaises, en termes de décentralisation latérale.

Est-ce qu’il ne serait pas plus judicieux d’envisager des lignes à très grande vitesse qui relieraient les grandes agglomérations ou capitales (encore à taille humaine) des Régions françaises entre-elles et qui permettraient de considérer le TGV comme un des éléments structurants de relocalisation des fonds publics ainsi que des capitaux endogènes ?

 

Partir des capitales régionales pour irriguer par le ferroviaire les petites zones urbaines et les zones

rurales.

Il faudrait alors envisager que chaque capitale régionale constituerait son propre réseau en étoile en direction de zones urbaines de petites dimensions ainsi que des campagnes et ce par des réseaux TER denses et ensuite des lignes secondaires moderne ?

 

En Région PACA, une partie de cette démarche est en cours.

En effet la politique de rénovations des lignes TER avec des cadencements au quart d’heure porte en elle une partie de l’alternative de rapprochement rapide écologique entre les centres urbains d’importance comme Marseille, Toulon, Nice…

En effet, la relance des lignes Marseille-Aubagne, Nice-Digne,  Nice-Breil va dans le bon sens.

 

Mais l’absence d’analyse de la centralisation et de la mondialisation invalide en grande partie ces efforts.

Mais cette démarche ne s’intègre pas dans une analyse globale décentralisatrice et altermondialiste.

Ø      Bien au contraire, cette avancée réelle en matière de transport ferroviaire se veut complémentaire de l’introduction du TGV centralisateur.

Ø      Bien au contraire, les promoteurs de cette politique se prononcent pour la reprise en main par l’Etat de projets structurants comme l’OIN et donc pour la métropolisation capitaliste.

 

Pour résumer.

Le TGV Sud-Est, tel qu’il est pensé par les aménageurs de toutes obédiences et quel que soit son tracé est donc pour nous :

Un mode de transport structurant qui s’appuie sur la centralisation ancienne de la France.

Un mode de transport qui accélère la métropolisation voulue par le capitalisme libéral mondial.

Un mode de transport qui va engendrer de nouvelle dépenses énergétiques concentrées dans les métropoles qui sont désignées comme devant prendre une dimension internationale.

Un mode de transport qui accompagne la restructuration verte des capitaux en mal de nouvelles rentabilités, contradictoires avec l’objectif de développement durable annoncé.

 

Le débat est lancé ».

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires