Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 10:11

Les ambigüités du NPA ne révèlent-elles pas de vraies questions ?

 

Le NPA ne veut pas être tout seul. Un des éminents responsables du groupe de Nice nous le dit. Sans doute…Mais la vraie question est-elle bien là ?

Mouvement social et Institutions.

N’est-ce pas dans son rapport au mouvement social et à sa traduction institutionnelle que le NPA porte une démarche solitaire ?

N’est-ce pas dans ce refus du fonctionnement institutionnel que le NPA se distingue, par exemple du PS ou des Verts qui, eux, se moulent dans les Institutions ?

Les pièges des appareils d’Etat, décentralisés ou pas.

Le NPA ne serait-il le seul à avoir compris dans quels « pièges » sont tombés tous les révolutionnaires en acceptant les postes institutionnels des appareils d’Etat créés par les systèmes qui sont opposés justement à la révolution ?   

A qui semble parler le NPA ?

Le NPA semble parler à tous ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales, à tous ceux qui pratiquent l’abstention, à tous ceux qui n’ont aucune confiance dans les institutions et le système.

Le piège dans lequel pourrait s’enfermer le NPA ?

Le NPA veut représenter tous ces « exclus » par rapport aux « inclus », et à partir de là, peut-il jouer le jeu électoral et institutionnel ?

 

Voici donc le texte intégral de M. Antonio Molfese pour le Comité NPA de Nice. Il est un peu long et parfois indigeste. Mais il peut permettre de comprendre des démarches qui ne sont pas nouvelles, le PCF les ayant testées tour à tour dans sa jeunesse.

 

---------------------------------------------------------------------------

 

Le comité NPA de Nice tient à apporter un démenti ferme et clair à l'article de Sylvia Zappi paru dans le Monde du 16 juin et publié sans commentaires sur la liste Tam-Tam.

 

« En effet, il est tout simplement faux, comme le prétend Sylvia Zappi dans son article, d'affirmer que le NPA compte poursuivre son chemin "seul" après les européennes et il est faux aussi d'affirmer que le NPA a prétendu incarner "la seule vraie gauche".

Nous rappelons que le NPA est justement né d'une volonté de rassemblement des forces de gauche anticapitalistes, qui l'a conduit en moins d'un an à rassembler bien au-delà de l'ancienne LCR. Nous rappelons aussi que, conformément à ses principes fondateurs, le NPA se veut force de proposition et d'unité à gauche du PS, et que la question d'un rassemblement des forces de gauche radicales sur des bases clairement indépendantes du socio-libéralisme est pour lui une priorité. Le NPA a ainsi dès le lendemain des élections européennes décidé de rencontrer rapidement les instances nationales du PC, du PG, des Alternatifs, de LO, entre autres, pour discuter d'un rassemblement unitaire. Au niveau local, les comités NPA sont en train ou sont sur le point de rencontrer ces mêmes organisations pour savoir ce qu'il est possible d'envisager ensemble à l'avenir. Enfin, la prochaine réunion du Comité Politique National du NPA, qui se tiendra les 20 et 21 juin, aura à se prononcer sur la question du rassemblement, et on ne saurait préjuger comme le fait Sylvia Zappi des décisions qui seront adoptées démocratiquement par l'assemblée représentative des 500 comités NPA du pays. 

 

 Il est tout aussi faux de laisser entendre que le NPA aurait décidé par avance de ne participer à aucun exécutif pour les prochaines élections régionales. Certes, le NPA ne saurait (contrairement à d'autres) se satisfaire d'une cogestion socio-libérale des régions avec le PS. Mais le NPA est prêt à participer à des exécutifs régionaux, à condition que ce soit sur la base d'un projet clairement anticapitaliste et indépendant du PS ! Là encore, il serait malvenu, comme le fait Sylvia Zappi, de préjuger du résultat des discussions en cours, au niveau national et local, pour caricaturer sans autre forme de procès le NPA en le rejetant dans une posture "isolationniste" et  de "repli contestataire" qui est en totale contradiction avec ses principes fondateurs et sa volonté politique d'unité durable de la gauche de gauche.

 

Il est encore faux d'affirmer sans nuances que le NPA a rejeté la proposition d'unité du Front de Gauche (puisque, nous le rappelons encore, le NPA a proposé une unité durable pour les européennes et au moins pour les régionales au PC et au PG, et que ces deux organisations l'ont rejetée pour décider de constituer alors un "Front de Gauche" limité aux seules européennes au moment de sa constitution). Il est faux enfin d'affirmer que le NPA aurait rejeté une proposition d'unité des Alternatifs, puisque ce n'est pas ainsi que les discussions se sont déroulées : tout simplement, le NPA a proposé un rassemblement aux Alternatifs pour les élections européennes, et ceux-ci au terme d'une consultation démocratique interne, ont décidé pour ce scrutin de ne rejoindre ni le NPA ni le Front de Gauche en absence d'une unité large à gauche du PS (nous nous étonnons d'ailleurs de retrouver les propos erronés de Sylvia Zappi sur ce dernier point relayés sans commentaires ni critique sur la liste de diffusion de nos camarades Alternatifs !). Nous tenons d'ailleurs à rappeler qu'à Nice, le NPA est engagé depuis un an et demi dans un travail d'unité des forces de gauche radicales, au sein de l'association Nicea, qui regroupe le NPA, les Alternatifs, ainsi que des militant-e-s associatifs et syndicaux et des citoyen-ne-s, qui ont permis de présenter des listes d'union de la gauche indépendantes du PS aux municipales à Nice et aussi aux récentes élections cantonales partielles dans les 12ème et 11ème cantons.  

 

Enfin, il est faux de présenter le NPA en concurrence avec le Front de Gauche, comme si la vie politique du NPA, du PCF et du PG devait se résumer (et se réduire) à se combattre de manière stérile au moment précis où les luttes de la population ont plus que jamais besoin d'un rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent transformer la société; au moment précis où un Parti Socialiste affaibli et à la dérive permet d'entrevoir la possibilité de construire une gauche de gauche forte et capable de relayer dans les institutions la voix et les luttes de toutes celles et ceux qui ne veulent pas se résigner à une société injuste, sécuritaire, liberticide, antisociale et xénophobe et anti-écologique. Nous ne nous trompons pas d'adversaire, et c'est bien la droite et Sarkozy qu'il faut affronter !

 

Des initiatives de rassemblement récentes, comme l'unité de la gauche de gauche aux élections cantonales partielles de Mantes-La-Jolie (réunissant le NPA, le PCF, Décil, les Verts, le Parti de Gauche, Alternative Citoyenne et les Alternatifs), prouvent si besoin en était que l'unité est possible, n'en déplaise à toutes celles et ceux qui ont intérêt à faire croire de façon caricaturale que le NPA voudrait faire "cavalier seul", ou qu'il chercherait à "diviser" à gauche du PS. 

 

Le NPA entend bien, dans les mois à venir, consacrer toutes ses forces à réaliser cette unité, à Nice comme ailleurs, et rappelle qu'il va engager (ou a déjà engagé) des discussions unitaires au niveau national et local avec toutes les organisations politiques désireuses de travailler à la construction d'une gauche de combat, indépendante du social-libéralisme et porteuse de transformations sociales.


Le 17 juin 2009, Pour le comité NPA de Nice.

Antonio Molfese »

-------------------------------------------------------------------------------------------------------

Il n’est pas possible de reprendre terme à terme les arguments de M. Antonio Molfèse. On peut essayer de croire que sincèrement et depuis les présidentielles, le NPA a souhaité l’union des autres gauches et des écologistes pour faire pendant au PS.

Il n’empêche qu’au moment d’entrer dans les institutions le NPA en revient à l’idée de soutient sans participation dans le cas ou le projet ne serait pas : clairement anticapitaliste et indépendant du PS ! 

Voilà les questions que nous adressons au NPA concernant cette approche, tout en sachant que certains paragraphes ont été modifiés par rapport à une sortie en interne au Parti de Gauche.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Comment faire l’union et ne pas participer aux exécutifs ?

 

La déclaration (ci-dessous) du NPA fait plaisir, mais...

Mais, il faudra qu'on nous explique comment participer à des exécutifs aux régionales sur « un projet clairement anticapitaliste et indépendant du PS ! ».

En effet :

a) On peut admettre le cas où un Front de Gauche élargi au NPA et aux Verts arrive, au premier tour, devant une liste PS isolée et sans partenaires (cela semble un peu hasardeux, mais admettons...).

b) Mais ensuite, il y a un deuxième tour, et là c'est la liste qui arrive en tête qui prend le bonus de 25% des sièges.

Et pour arriver en tête devant la droite, j'ai quelques doutes que cela puisse se réaliser sans le rassemblement de toutes  les gauches, donc sans la présence du PS.

 

Et que fait-on dans ce cas où les gauches, en majorité absolue, se séparent ensuite entre ceux qui gouvernent et ceux qui ne gouvernent pas dans la mesure où le projet ne serait pas jugé : clairement anticapitaliste et indépendant du PS ?

a) Nous arrivons en tête au second tour, "tous ensemble" 

et

b) Nous nous divisons pour gérer : "Une partie de la gauche va à l'exécutif" et "l'autre partie n'y participe pas" ?

 

J'ai connu. Rien de plus paralysant qu'un exécutif en "majorité relative".

Le NPA a-t-il déjà vécu des périodes où l'exécutif était en majorité relative (ou en minorité absolue ce qui revient au même) ?

Et bien c'est la droite, ou bien l''extrême droite qui devient l'arbitre de toutes les décisions.

 

Et cela donne des compromis abominables, où pour faire passer des axes forts, l'exécutif en majorité relative, est dans l'obligation "d'acheter" les adversaires sur des dossiers de subventions, sur des conventions de partenariat...

Sinon, rien ne passe, et ce d'autant que les partenaires de gauche qui ne veulent pas "gouverner" peuvent jouer, eux aussi, le même rôle paralysant.

C'est le règne du chantage permanent, et ce, dans tous les sens.

Comment alors dégager de fortes cohérences alternatives ?

 

Autonomie contractuelle.

Tant que le NPA n'annoncera pas son intention de lister ce qui le rapproche et ce qui le sépare de ses éventuels partenaires, et ce thème par thème, point par point il sera impossible de développer des politiques sociales et écologiques dans une quelconque Institution, et ce de manière continue et efficace.

Il est donc nécessaire que l'indépendance de chacun soit mesurée et acceptée, dans les contenus, dès le départ.

 

C'est donc au moment de l'élaboration des programmes que se jouent et se nouent :

a) les rapports de forces,

b) les rapports d'alliances,

c) les rapports de différenciations.

 

Exemple.

Il faudrait connaître la position du NPA de manière concrète, sur le tourisme en PACA et quels sont les points, les projets, les sites, où  le NPA (ou d’autres formations) agira, votera en toute autonomie. Au fil de l’eau, dans de lourdes institutions ce n’est pas possible, ou très rarement.

 

Il me semble que le NPA est encore assez loin de cette approche qui à la fois préconise l’union et l’autonomie, des forces de gauches en présence.

Partager cet article
Repost0

commentaires