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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 04:06

 

Voici maintenant près de 70 ans que la plaine du Var et ses activités agricoles rétrécissent comme une peau de chagrin.

Petit à petit, c'est la ville et les constructions de toutes natures qui ont pris le dessus.

L'affaire de l'Opération d'Intérêt National, n'est pas seulement grave sur le plan de la gestion démocratique du projet, mais surtout sur le fond.

Notons que sur le plan de la démocratie, la Région PACA savait dès le départ qu'elle n'aurait que trois représentant dans les lieux de décisions, et si elle y est allée c'était par ce qu'il y avait "accord sur le fond" et sur les buts d'aménagement" de cette opération.

Quel est cet accord sur le fond ?

En fait : il y a accord pour entrer de plain-pied dans l'économie dite "verte" qui n'a d'autres buts que de favoriser la mondialisation de l'économie et la circulation rapide des capitaux dans des lieux fortement concentrés.                                                        

Ainsi, on nous parle "d'écologiser la ville", de mettre en place des "coulées vertes", de "planter des arbres en quantité"... C'est mieux bien sûr que de les abattre, mais :

La nouvelle économie dite « verte » est une économie citadine, où l'on fabrique des petits morceaux de campagne à la ville (sans les travailleurs de la terre et les forestiers de montagnes et de plaines).

C'est une économie basée sur la vente de la nature (ex le CO2) et le "paysager" qui masque la disparition des activités de production de produits naturels de consommation courante.

Ainsi, nous en sommes au coup de grâce, car la plaine du Var est rentrée dans la logique européenne des grandes métropoles (banane bleue) au détriment progressif mais accéléré du rural et de la polyculture.

 

Ensuite ce sera le tour des vallées en modifiant année après année la loi montagne et ce aussi bien chez une certaine gauche dominante qu'à droite.

Mais ici chez nous dans nos vallées, le processus de bétonnage n'est pas encore très avancé, sauf dans les stations de sport de montagne.

Nous pourrions sauver des centaines de milliers d'hectares.

Mais pour cela il faudrait un plan national global et diversifié de reconquête agricole et pastorale.

Il faudrait un plan national (voir l'ancien rapport Bianco) et un plan régional détaillé pour nos zones rurales de montagne (dont j'avais commencé la démarche à un moment donné sans recevoir aucun soutien) et non pas des "actions" séparées les unes des autres ou des soutiens aux seules association de la nature qui ne travaillent pas toujours sur la reconquête agricole et d'élevage en zone montagnarde.

 

Les Comités de massifs, eux, sont dominés par la logique d'un développement que l'on a appliqué aux zones citadines et le rural est toujours considéré comme un "arrière pays" où l'on vient s'installer parce que les loyers sont moins chers (mais de moins en moins) et où les terres agricoles vont devenir constructibles.

Ainsi on accèlère les processus de "déplacements" au détriment du rapprochement travail/Habitat.

 

Les élus opposés à cette démarche sont :

  • la cible d'un côté de ceux qui veulent faire des villes à la campagne et rallonger les villes dans le monde rural.
  • et
  • de ceux qui leur reproche de vouloir gérer les augmentations de la démographie pour répondre aux nouveaux besoins des nouvelles populations sédentaires dans les communes depuis peu.

Bref : c’est la tête entre l’enclume et le marteau. 

Nous n'avons pas, non plus, nécessairement besoin dans ces zones de créations de parcs qui finissent souvent par faire dominer, à terme, l'économie sur l'environnement (vive le soit disant développement durable !).

Cela passe par des actions coordonnées, non pas sur des bases défensives, mais au contraire offensives et  pour :

- L'environnement et la biodiversité,

- Les énergies renouvelables, 

- La forêt avec la réintroduction de l’Etat et du Domanial tutélaire.

- Les interdictions de construire sur les terres qui peuvent être cultivée de manière verte et douce (permaculture et bio),

- Les formations spécifiques et différenciés, 

- Les aides diversifiés en fonction de la verdeur des projets déposés,

- Les aides aux rapprochements entre commerçant, artisans, agriculteurs, éleveurs et donc financer ces regroupements multiformes. 

- Les nouvelles technologies de la communication,

- Les transports propres (individuels comme collectifs).

- Les appartements haute qualité environnementale avec lopins de terres cultivables, même séparés des dits appartements.

- Le calcul de la vérité des prix (loyers-déplacements-nourriture).   

 

Or s’il faut laisser les initiatives au local, il faudrait aussi discriminer les aides en fonction d'approches globales déclinées localement qui défavorisent ceux qui considèrent (y compris à la Région) qu'il n'y a plus rien à attendre (hors le tourisme et les seules fermes pilotes pédagogiques...) de ces zones extraordinaires encore sur le plan de la biodiversité et de la variété silvicole.

On peut d'ailleurs utiliser cette biodiversité pour retourner à la polyculture vivrière et de maraîchage.

Mais où sont donc les problèmes sur le plan des hommes politiques, eux-mêmes dans ce département ?

Le 1er problème dans ce département est que les conseillers généraux (17) dans les hauts et moyens pays ne sont quasi jamais des paysans et des éleveurs et que souvent ils ne résistent pas à la pression de la côte (voir l'affaire de la Métropole).

Ainsi leurs approches environnementales et économiques ne sont souvent que résiduelles sur ces sujets :

On conserve un berger.

On installe un apiculteur…

Mais on ne constitue plus de pôles agricoles et d’élevages de montagne, qui domineraient la vie économique de nos villages. 

Le 2ème problème est qu'il n'existe aucuns élus régionaux dans ce département qui vivent dans les hauts et moyens pays et qui ont des approches écologistes soutenues, à visée alternatives.

Pierre Fabre et moi-même sont bien placés pour le savoir.

 

Et c'est ainsi qu'après la plaine du Var, ce sera à notre tour de lâcher sur ce sujet si un sursaut écologiste ne se produit pas, en alliance avec :

-    La chambre d’agriculture,

-     La  chambre des métiers,

-     La  CCI,

-     Agribio,

-     La LPO,

-     La   fédération de la chasse,

-     L'ONF...

-     Les associations environnementales en général.

Ce n’est pas gagné. Bien loin de là !

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