La langue française est une création continue (1)

Deux camps ?

En gros, comme pour les questions concernant l’orthographe, ceux qui s’intéressent à la langue française, se divisent grosso modo en deux camps.

D’un côté ceux qui affirment devoir défendre la « pureté » de la langue et qui pensent qu’elle est perpétuellement en danger.

De l’autre, ceux qui ont une vision historique du français et qui en cherchent les racines.

L’exemple de la langue gauloise et du français

Le linguiste Jean Pruvost indique qu’au 4^ème siècle plus personne ne parlait gaulois et que la langue française a émergé suite à cet abandon. Notons cependant que les gaulois ont utilisés plusieurs alphabets et le premier texte gaulois connu était écrit en « Grec ».

Rappelons aussi que la Gaule était romaine et que le latin était la langue officielle. Mais le latin n’empêchait pas la diversité des langues, des patois, ou les cinq langues bretonnes, ou le basque.

L’exemple de 1792 : un français sur deux ne parlait pas le français

En 1792 lors de la Grande Révolution française l’Abbé Grégoire annonce aux députés étonnés que plus de la moitié de la population de la France, ne parle pas le français. Et encore, de quel français parle-t-on ? Du français d’une élite autour de l’Ile de France, du français des faubourgs parisiens, du français utilisé par les administrateurs locaux qui d’ailleurs avaient toute liberté pour l’écrire à leur guise avec de très nombreuses variantes ?

L’exemple de la lutte contre les langues régionales et l’argot au XX° siècle

Au début du 20^ième siècle, les tenants du français, s’inquiètent de plus en plus. Ils craignent la dégénérescence de la langue qui risque d’être remplacée (encore un grand remplacement ?) par l’argot qui lui est parlé de plus en plus par le peuple parisien et qui s’étend sur le pays. Et ainsi est renforcée l’idée qu’il faut l’interdire ainsi que les langues régionales qui sont nommées « patois », alors qu’elles disposent d’une grammaire, de conjugaisons savantes, de mots imagés comme, par exemple le niçois. C’est la période des punitions pour les petits élèves qui progressivement apprennent une langue qui leur est étrangère.

                                                                Suite au prochain article.

De tous temps les « dominants » ont fait porter aux dominés l’horreur de la violence et ce dans tous les pays et dans tous les siècles.

Au Moyen-Age en France, lorsque à bout de souffrance et d’impôts et de taille et de gabelle, les paysans « les Jacques » se révoltaient, la Royauté, les nobles et les dignitaires de l’Eglise ont employé les mêmes mots qu’aujourd’hui, pour les réprimer encore plus.

Et que dire des violences des Eglises dans nos pays ou dans les différentes « colonies » où nous devions apporter la « civilisation » à des peuples qui n’avaient rien demandé et n’en voulaient pas.

Et que dire de la Révolution française ?

Engendrée dans la violence !

Les paysans ont détruit des dizaines et des dizaines de châteaux et de symboles des pouvoirs exécrés. Dans les villes les ouvriers, les artisans, les commerçants, les marchands, les avocats ont pris les armes, contre les systèmes en place et contre les symboles du pouvoir royal, avec par exemple la prise de la Bastille. A Lyons « les canuts », morts de faim ont détruits les métiers à tisser qui les privaient de leurs emplois.

Et à chaque fois, les « pouvoirs dominants », ont fait appel à la légitimité de leurs lois, aux poursuites judiciaires, aux répressions sanglantes comme à Fourmis au XIX° siècle, en France.

Or justement lorsque les lois sont injustes et favorisent ceux qui détiennent les pouvoirs, l’économie, la culture, les symboles, elles créent des degrés de frustration énormes.

Et si des peuples entiers, dans la solidarité internationale ne s’étaient pas dressés plus que courageusement contre les répressions des Etats nous en serions encore en Europe, sous des régimes féodaux.

Au nom de la justice, des personnalités et des peuples ont désobéis, effacés les lois existantes tant légalement qu’illégalement comme les sociétés ouvrières qui remplaçaient les syndicats interdits, nous n’aurions pas la Sécurité Sociale à la sortie d’une guerre violente, pas les allocations familiales, pas les congés payés grâce à d’immenses manifestations pas toujours pacifiques, pas les cinq semaines de congés, pas les 35 heures.

Sans les avortements clandestins par des médecins qui risquaient gros, le mariage homosexuel par un Maire courageux, nous n’aurions pas le droit à l’avortement, pas « le mariage pour tous »...

Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, et si des groupements décident de bannir la violence et de passer à la désobéissance civile pacifique, il suffit que des groupes provocateurs violents interviennent pour que ces groupements soient dissous. En fait violence ou pas, les dominants considèrent toujours les revendications pour plus de justice, comme…injustes.

Pour pacifier un pays le maître mot est : « justice » (prochain article).

Le Brésil à la croisée des chemins ?

° Année 2018 : Bolsonaro élu avec 55,15% des voix.

° Année 2022 : Bolsonaro battu avec 49,10% des voix.

° Année 2022 : Bolsonaro, a reculé de 6 points en 4 ans.

° Année 2022 : Lula, qui n’était pas candidat en 2018, a gagné de justesse : 50,90%

Un Président de gauche avec un congrès largement à droite

Le Congrès brésilien est composé du Sénat fédéral, la chambre haute 81 membres, et de la Chambre des députés, la chambre basse : 513 députés.

En octobre 2022 le Congrès a basculé encore plus à droite avec plus de sièges pour les bolsonaristes.

Une investiture pleine de symboles

Lors de son investiture, c’est une collectrice de déchets qui a remis l’écharpe présidentielle à Lula. Elle était accompagnée de 7 autres représentants du peuple. Un enfant noir, une domestique, un influenceur handicapé, un métallo, un artisan, un professeur, et le chef indigène Raoni.

Plus de femmes ministres

Sur 37 ministres, 11 sont des femmes, ce qui est un record pour le Brésil. Il a nommé la célèbre écologiste Marina Silva au ministère de l'environnement et la député Guajajara figure des droits indigènes au ministère des peuples autochtones créé à son intention...

Les premières actions du Président Lula

° Lula qui était appelé moqueusement « paix et amour », n’a pas hésité dès son élection, il a indiqué qu’une enquête était diligenté concernant la politique menée par Bolsonaro qui depuis s’est envolé pour les USA. Un rapport explosif est publié par le cabinet de transition gouvernementale.

° Il a annulé plusieurs mesures de Bolsonaro sur les armes.

° Il a annoncé des mesures pour combattre la déforestation et reconnaître les droits des peuples indigènes. Lula a déclaré que l'agriculture brésilienne n'avait pas besoin de déforester l'Amazonie.

° Le social :

Lula, en fin négociateur, a obtenu du congrès le vote d'un amendement qui permet de dépasser le plafond légal des programmes sociaux. Il espère ainsi pouvoir venir en aide aux 33 millions de brésiliens qui souffrent de la fin.

Une tâche plus que difficile

Le Président Lula aura beaucoup de mal pour dépasser son statut de Président minoritaire au Congrès. Dans ce contexte difficile il devrait tenter de mettre ses actes en conformité avec ses annonces.

Les derniers évènements provoqués par les Bolsonaristes qui n'hésitent pas à traiter Lula de dictateur, démontrent la difficulté de la tâche.

Le malheur des uns et le bonheur des autres

Bien sûr, ne boudons pas le bonheur des uns, mais soyons solidaires du malheur des autres.

La violence humaine, un cas à part ?

Pour qui connaît un peu l’histoire de notre monde, un constat : la violence est une permanence, une pratique qui s’exerce depuis la nuit des temps.

Toutes les violences, cependant, n’ont pas les mêmes origines, les mêmes fondements.

Dans la nature

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  Dans la nature, là où l’homme n’organise pas les rapports entre les animaux, le prédateur exerce des violences inouïes et ultra douloureuses à sa proie. Cependant, à part quelques cas, comme le chat jouant avec la souris avant de la tuer, cette violence est vitale pour qu’une espèce puisse survivre et se reproduire, cela tout le monde le sait.
• Dans la nature un groupe d’animaux qui défend son territoire de vie est nécessairement violent à l’encontre d’un intrus. Dans ce cas, on commence à se rapprocher des pratiques de l’espèce humaine.
• Dans la nature, dans certaines espèces patriarcales les animaux sont violents entre eux pour diverses raisons : possession des femelles, territoire, domination et gestion d’un groupe. Là aussi, ce sont des caractéristiques que nous retrouvons dans l’espèce humaine

L’espèce humaine : violence tous azimuts

L’espèce humaine, bien qu’étant un élément de nature, est un cas à part sur notre planète. En effet la violence est un élément intrinsèque de cette espèce qui cumule toutes les caractéristiques énumérées pour le règne animal, mais les poussent à leurs dernières extrémités.

• Violence pour tuer des animaux et s’en nourrir.
• Violence pour détruire des espaces naturels afin de les exploiter.
• Violence pour permettre l’exploitation de la nature à moindre coût.
• Violence pour établir des droits de propriétés sur des territoires et des personnes.
• Violence pour agrandir un territoire, ou espace, à l’encontre de voisins.
• Violence pour dominer les classes qui produisent et s’en accaparer les résultats.
• Violence à l’égard de la moitié de l’humanité, à savoir les femmes.
• Violence pour punir les auteurs de déviances, crimes et délits, sans rééducation.
• Violence pour interdire le déplacement de groupes humains sur la planète.

La régulation de la violence dans les sociétés humaines

La régulation de ces violences est aussi une caractéristique des sociétés humaines. Celles-ci les codifient ainsi que les peines qui en découlent. Chaque pays peut décider d’être violent à l’égard d’une partie de sa population quand bien même celle-ci ne l’est pas.

La violence faite aux femmes dans la plupart des sociétés humaines, par exemple, est codifiée par les traditions, par les religions, par les codes civils, par les codes pénaux.

Sociétés violentes et violences faites aux femmes

A ce sujet, détacher la violence faites aux femmes des violences des sociétés dans lesquelles elles se meuvent est peut-être une insuffisance de raisonnement. En effet, si une classe dominante pratique la violence sur les dominés, il devient nécessaire de se libérer de cette violence, par une démarche commune hommes-femmes.

Cependant, force est de constater que cela ne suffit pas.

L’histoire montre que de nombreux progressistes, prônant la sortie de l’exploitation de l’homme par l’homme qui est une violence inouïe, n’ont pas inclus l’égalité de la femme dans leur projet. Notre grande révolution de 1789, n’a pas abouti au droit de vote des femmes, et il a fallu attendre 1946 pour voir ce droit donné à toutes et tous.

Spécificité des luttes féminines et double contraintes

La lutte contre les violences faites aux femmes est donc spécifique, mais elle ne peut pas se détacher des autres pratiques violentes perpétuées par des sociétés où la domination, la compétition, le chacun pour soi, sont les maîtres mots qui organisent ces dites sociétés.

Les femmes, dans ces formations sociales sont doublement astreintes à subir la violence exercée par les dominants et la violence exercée par l’autre sexe.

C’est cette double contrainte qui caractérise la violence faite aux femmes, et le chemin pour en sortir est long et tortueux, car la véritable libération des femmes passera aussi par la libération de la société, tout entière.